Il y a un an et demi, et après plusieurs mois de pause pour cause de « s’occuper d’un bébé », j’ai décidé de reprendre le travail et de le reprendre en tant que salariée.
Un CDI me semblait moins contraignant, moins prenant, plus simple, avec en prime la garantie d’un salaire fixe tous les mois. J’ai mis le nez dans les offres de Pôle Emploi, j’ai repéré une annonce qui pouvait convenir, j’ai passé deux entretiens et hop, c’est parti mon kiki, go la vie active.
Pour être honnête, je n’étais pas sure de la pertinence de ce choix parce que ce poste impliquait de reprendre la route des entreprises maltraitantes et des managers cons comme des poules qui se savent pas faire leur job mais 1) la nana qui m’a recrutée et qui allait devenir ma boss était géniale 2) et c’était une bonne façon de se remettre sur les voies du travail car on le sait, le travail, c’est la santé. Un an et demi plus tard, je peux sereinement affirmer que c’était vraiment une bien belle idée de merde. Je crois n’avoir jamais autant souffert que durant l’année qui vient de s’écouler alors que, je le rappelle, j’ai accouché sans péridurale de mon plein grès et que mon mec a acheté et écouté en boucle pendant 1 mois l’album posthume de Johnny.
Un soir d’angoisse où je n’arrivais même plus à m’émerveiller face à ma fille qui chante une chanson, je me suis posée cette question : est-ce vraiment ça la vie que tu as choisi ?
La réponse est non.
Pourtant, depuis des mois, il était clair que je devais quitter cette boite mais ce soir là, je me suis dit qu’il fallait vraiment le faire, parce qu’on a toujours le choix et que personne ne construira ma vie à ma place. Je devais quitter cette boite mais je devais le faire proprement. Je n’ai pas cédé à mon impulsion. J’ai pris le temps de murir mon projet, de rassembler mes envies et de poser les bases de ma meilleure vie dont je vous spoile la conclusion :
- reprendre mon indépendance professionnelle, éthique et déontologique
- remettre le plaisir et la clinique au centre de ma pratique
- m’autoriser de la créativité dans mes méthodes et objets de travail
- ne faire que des choses justes pour moi, au service de l’autre
J’imagine qu’au fond, vous n’en avez pas grand chose à faire de mes états d’âme et je comprends bien. Mais il est temps pour moi de construire l’après. La rentrée s’annonce excitante et les projets à venir assez fou mais la première étape, c’est de réinvestir ce blog, de retrouver mon chez moi, ma chambre à soi, comme on retrouve sa maison de vacances après plusieurs années. J’ai ouvert les volets, aéré les chambres, rempli les placards, planté des fleurs dans le jardin.
Je suis prête à vivre ma meilleure vie.
Crédit photo : Miguel Bruna